Impact de la sélection pour la résistance sur la qualité nutritionnelle et impact sur santé humaine

Impact de la sélection pour la résistance aux stress sur la qualité du produit et impact sur la santé humaine

Notre recherche vise à combiner qualité et résistance en impliquant de nouvelles disciplines comme la recherche médicale et l’analyse sensorielle.

Nous avons mis en évidence l'impact des stress combinés de l'eau et d'Alternaria dauci sur la teneur en caroténoïdes (Perrin et al., 2016; 2017; SA E08-8). Ces mêmes effets de stress ont été étudiés en parallèle par des collègues médecins sur des modèles cellulaires représentatifs de plusieurs pathologies humaines avec des effets positifs d'extraits de carottes obtenus à partir de plantes ayant subi un stress biotique (Soleti et al., 2020).

Stratégie d'étude de l'effet des extraits de carotte sur les maladies liées à la santé humaine en fonction du stress  environnemental subis par les plantes (Soleti et al., 2020).

En étudiant, en collaboration avec le CTIFL, les préférences des consommateurs de carottes (Navez et al., 2015) nous avons montré que la perception des consommateurs des carottes se concentre principalement sur les attributs d'amertume et de dureté qui peuvent être sources de rejet ou de faible préférence. Les terpènes ont été identifiés comme des composés aromatiques clés responsables de la dureté ou de l'amertume de la carotte, alors qu'ils sont également impliqués dans la résistance aux maladies. N’ayant pas d’informations sur le transport possible de ces métabolites entre les feuilles et les racines, il y avait un risque que la sélection pour un niveau de résistance plus élevé en sélectionnant des variétés de carottes à haute teneur en terpène ou en polyacétylène dans les feuilles puisse avoir un impact négatif en augmentant la perception de l’amertume.

Nous avons étudié la colocalisation entre les rQTL et les régions génomiques impliquées dans l'amertume en se concentrant sur les composés monoterpène, sesquiterpène et polyacétylène au sein de génotypes sensibles et résistants cultivés dans quatre environnements différents sur trois ans en utilisant des analyses métaboliques et sensorielles. Grâce aux informations acquises sur le contrôle génétique et l’héritabilité de la plupart des métabolites impliqués dans l'amertume, nous avons conclu qu'il est possible d'augmenter la résistance tout en favorisant les variétés peu amères en sélectionnant des régions génomiques impliquées dans l'expression de l'un ou l'autre trait et en contre-sélectionnant d'autres lorsque la colocalisation r- et mQTL est défavorable (Le Clerc et al., 2019). Cette complémentarité des approches a permis une vision complète de l'influence potentielle des variétés ou accessions et des conditions de production sur la qualité et l'intérêt sanitaire des produits.

Date de modification : 11 septembre 2023 | Date de création : 29 novembre 2011 | Rédaction : SB