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Le nouveau métaprogramme SYstèmes ALimentaires et SAnté humaine créé en 2021 par l’INRAE a pour objectifs de développer des travaux visant à (i) mieux comprendre les divers facteurs et mécanismes qui, en interaction depuis la production agricole à la consommation alimentaire, affectent la santé humaine, et (ii) caractériser et évaluer les leviers (innovations, politiques publiques, comportements d’acteurs) susceptibles d’améliorer les impacts du système alimentaire sur la santé des individus et de l’environnement.

Dans le cadre du premier appel à manifestation d’intérêt de ce métaprogramme, deux consortia et un projet exploratoire, dans lesquels l’UMR PhAN participe, sont parmi les 20 propositions retenues.

Consortium C-Agri Impact (porteurs E. Barriuso UMR 1402 ECOSYS & V. Paillé UMR 1280 PhAN)

Ce consortium doit permettre de créer une dynamique de partage des connaissances, d’approches, d’outils d’évaluation et des dispositifs d’expérimentation pour traiter le continuum production – pratiques agronomiques – devenir et transferts des contaminants – impacts sanitaires. Les équipes à mobiliser devraient permettre de traiter l’ensemble des déterminants économiques, sociaux, agronomiques, techniques, organisationnels.

Le consortium démarrera sur la problématique des impacts liés aux pratiques de protection phytosanitaire des cultures : dynamique et impacts des pesticides et des produits de biocontrôle. Dans un deuxième temps, d’autres pratiques susceptibles de contribuer à l’exposition à des contaminants chimiques seront considérées : des pratiques de recyclage des produits résiduaires organiques, pouvant être vecteurs d’autre type de contaminants (biocides, produits pharmaceutiques et vétérinaires), puis des pratiques de fertilisation ouvrant vers d’autres types de contaminants. Enfin, l’impact de ces contaminants sera évalué au niveau de l’exposition des différentes populations (notamment sur les femmes enceintes et les cohortes mère-enfants) et de son impact sur la santé (agrégation des voies de contamination et prise en compte des temporalités d’exposition).

Équipes INRAE impliquées : UMR 1402 ECOSYS, UMR 1280 PhAN, UMR 1331 TOXALIM, UMR 1329 LABERCA, UMR 1221 LISAH, UMR1463 ITAP, UMR 1048 SADAPT, UMR 1303 ALISS

https://www6.inrae.fr/syalsa/Nos-actions/Consortia/C-Agri-Impact

Consortium VEGETRANSFORM (porteur V. Moullé UMR 1280 PhAN)

Les aliments végétaux ultra-transformés (AVU) ont émergé dans les supermarchés ces dernières années. Bien qu’ils aient pour cible des populations souhaitant réduire/supprimer les produits carnés de leur alimentation, le profil des consommateurs d’AVU reste encore méconnu. Des études épidémiologiques suggèrent un lien entre une consommation riche en aliments ultra-transformés et le risque de développer des maladies chroniques, mais peu d’études s’intéressent spécifiquement aux AVU, et encore moins à leur impact environnemental, un des enjeux d’INRAE 2030. La complexité de ces nouvelles matrices alimentaires nous interroge sur la biodisponibilité des nutriments, la présence d’additifs et de composés néoformés qui pourraient impacter la santé humaine. Des périodes de la vie comme la petite enfance, la grossesse ou la vieillesse sont des périodes critiques qui requièrent des apports nutritionnels adaptés et sont peut-être incompatibles avec une consommation importante d’AVU.

Equipes INRAE impliquées : UMR 1280 PhAN, UMR 1463 ITAP, UMR 1324 CSGA, UMR 1125, UMR 914 PNCA, UMR 1019, UMR 1347 Agroécologie, Institut Micalis, UR 1268, UMR 0782 SayFood, UMR 408 SQPOV.

Partenaires extérieurs : CNRS, CTCPA, ITERG, Terres Inovia.

https://www6.inrae.fr/syalsa/Nos-actions/Consortia/VEGETRANSFORM

Projet exploratoire LactOMICS (porteur MC. Alexandre-Gouabau UMR 1280 PhAN)

L’allaitement maternel exclusif jusqu’aux 6 mois de l’enfant constitue un levier d’action durable sur la santé de l’enfant et son devenir d’adulte pour faire face à l’expansion des maladies chroniques non transmissibles. La composition unique du lait maternel en nutriments et composés bioactifs s’adapte à la croissance et au développement du bébé, est variable selon le statut métabolique de la mère, son alimentation mais également son exposition environnementale à des polluants. Cette sensibilité de la composition du lait humain à son environnement en fait donc une matrice de choix pour une approche systémique et interdisciplinaire de l’étude de l’impact des habitudes alimentaires et de l’environnement sur l’exposition de la mère à des polluants chimiques et ses conséquences sur la présence de substances chimiques dans le lait maternel et les possibles risques sur la santé de l’enfant, qui pourraient contrebalancer les bénéfices. Enfin, l’exposition environnementale (milieu rural versus milieu urbain, par exemple) et les régimes alimentaires de la mère constitueraient des déterminants du microbiote du lait maternel directement ou par l’intermédiaire d’une modulation de son microbiote intestinal. Le projet ambitionne d’établir la preuve de concept de la nécessité d’une approche systémique et multidisciplinaire pour analyser finement la composition nutritionnelle, chimique et microbiologique du lait maternel en prenant en compte la dimension environnementale de la dyade mère-enfant avec in fine pour objectif la santé du futur adulte. Le consortium LactOMICS et les données issues de cette étude pilote devraient permettre à terme d’affiner les recommandations de consommations alimentaires et initier des transitions alimentaires plus durables chez les femmes en âge de procréer ou allaitantes notamment dans des populations fragiles.

Equipes INRAE impliquées : UMR 1280 PhAN, UMR 1329 LABERCA, UMR1014 SECALIM, USC 1381 StatsC, UMR 1125 EREN.

Partenaires extérieurs : CHU Nantes – Service de Néonatologie, IRD- UMR 261

https://www6.inrae.fr/syalsa/Nos-actions/Projets-exploratoires/LactOMICS